Dolpo - jour 4
3h30 de marche (pause comprise), dénivelé -130/+615, altitude maxi 3810m.

TJ4-5
Comme aujourd'hui est une petite journée, en temps de marche, nous nous levons 1h plus tard. Nous sommes cependant réveillés par les propos agités d’une femme qui se tient dans l’unique chemin du village et juste devant nos tentes. Elle parle avec des chercheurs de champignons. Que s’est-il passé ? Est–elle en train de parler de la mort de l’homme de l’entrée du village ? Ou y-a- t- il un autre problème ? Cette discussion va durer au moins une demi-heure, sans se soucier de notre présence dans les tentes. On sent que le touriste n’a aucun intérêt pour eux, il y en a trop peu pour être une manne financière et ils restent en autarcie, avec leur mode de vie qui à cet instant nous échappe et, malheureusement, ni Krishna ni Karma ne nous éclaireront.

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Il fait toujours aussi beau, la température est à 18°C à 8h du matin. Une mule est malade, elle n'arrive pas à uriner, alors Krishna demande au jeune Dipendra de redescendre à Dunai chercher des remèdes. Dipendra n'est pas content mais il s'exécutera, ce que nous avons fait en deux jours lui le fera en 1, mais reviendra-t-il ? La question est en suspend. C’est l’assistant du muletier et il n’a que 13 ans. Je reviens sur le terme petite journée, cela ne veut pas dire que c'est une journée facile, bien au contraire, qui dit petite journée dit grande montée. Cela se vérifiera une fois de plus, 3 heures de montée très raide, sous le soleil, la température montera à 38° aujourd'hui. Je n'avais pris qu'un litre d'eau afin de ne pas trop m'alourdir, cela n'a pas était suffisant pour ma part, heureusement, entre Sonam, Olivier et Françoise nous avons réparti l'eau afin que je puisse boire le reste de la marche. Revenons sur la montée, quand on regarde le dénivelé de la journée ce n'est pas plus important que les jours précédents, sauf que pour aujourd'hui, cela se faisait sur 3h et non sur 6 ou 6h30.

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Je peux vous assurer que j'ai récité mon mantra, tout le long de la montée, même que sur le dernier tiers, je ne disais plus que "Om Mani Padme Aum" en boucle, je n'avais pas la force d'inclure les caractéristiques. Mais bon, je suis arrivé, fatigué, mais le moral toujours dans le vert, parfois teinté d'orange, mais au final, je me félicite. Il le faut car le col passé aujourd'hui n'était qu'à 3810 m, nous sommes encore loin des 5000. Par contre après cette montée, j'ai mis du temps à récupérer de la fatigue. Heureusement, la demi-heure de fin était en descente et finissait par un plat. De plus, une fois arrivés, nous n’avons rien fait d'autre de la journée, à part admirer le lac Phoksundo, se reposer et visiter le village de Ringmogaon où nous achetons des cocas à 250 rs (2,27€), et quelques fabrications artisanales locales. Le lac Phoksundo est le lac le plus profond du Népal avec 145 m, à sa pointe sud le village de Ringmogaon se situe sur le barrage causé par un glissement de terrain vieux de 30 000 à 40 000 années qui a formé le lac.

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Demain, c'est une journée d'acclimatation, balade aux alentours du campement, car après demain de nouveau rude journée. Bon rien qu'à l'idée de cette journée je suis fatigué, alors je vais prendre des forces en allant me reposer....pas de douche et des toilettes naturelles, c'est à dire 4 planches et un trou, mais paradoxalement elles ne sentent pas mauvais. C’est quand même très spartiate et globalement la vie des Dolpo-pa est rudimentaire. Ils vont à l’essentiel, car même l’artisanat acheté dans une boutique de 2 mètres carrés n’est en vérité que de l’artisanat ramené de Katmandou par les enfants de la propriétaire qui sont d’ailleurs en vacances à ce moment-là alors qu’ils vivent à Katmandou où la femme est médecin. Il y a un grand décalage entre la tenue traditionnelle de la mère et celle de sa fille en jean, et le garçon qui porte des lunettes modernes. On se demande comment ces jeunes parviennent à s’intégrer lorsqu’ils abordent leurs études dans une grande ville comme Katmandou en quittant leur village qui vit à des années-lumière de la modernité et comment ils parviennent à revenir chez eux où le décalage est en sens inverse. Il n’y a ni eau courante, ni électricité, ni téléphone, ni route, ni voiture, ni vélo, ni télé et encore moins internet et tout ce qui en découle.

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Jour 5 repos à Ringmogaon
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Aujourd’hui, c’est une journée de repos et d’acclimatation, donc lever un peu plus tard, au petit déjeuner nous avons la visite d'un ingénieur et télécommunication qui a voulu nous prendre en photo et se faire prendre avec nous. Depuis le matin un hélicoptère de l'armée fait des rotations pour déposer du matériel pour l'implantation de structures de télécommunications. Un début de modernité. Ensuite petite balade d'une demi-heure pour aller visiter un temple en bordure du lac, où règne une grande sérénité. Nous y sommes accueillis par un lama qui nous fait visiter deux salles de prière dont une particulièrement sombre avec des statues assez inquiétantes. Nous avons quelques échanges mais c’est limité car Krishna francophone ne parle pas ce dialecte tibétain et Karma qui est originaire du Dolpo est un excellent guide au sens géographique et très dévoué, serviable et habile mais ce n’est pas un guide culturel. Il traduit nos questions et les réponses sont succinctes. Dommage.

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L’après-midi, nous allons au village pour faire recharger nos batteries photos et allons également faire une seconde petite balade agréable sur les hauteurs du village. D'un point haut, on a pu voir le col par lequel on est arrivé hier et celui que l'on devra passer demain, ce dernier étant plus haut. Demain nous allons passer par un chemin creusé dans la roche surplombant le lac. C'est le même chemin où l'on voit tomber un yack dans le film "Himalaya, « enfance d’un chef » d’Eric Valli. Cela va nous donner l'occasion de revoir ce film et j'espère que nos mules ne vont pas faire un remake de ce passage.

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Au dîner, nous aurons la surprise de manger une pizza, excellente, faite par Modom le cuisinier qui déploie tout son art pour satisfaire nos papilles. Depuis le début du trek, nous avons toujours des repas différents et toujours aussi excellents les uns que les autres, vraiment un très bon travail de sa part pour nous nourrir midi et soir. Nous regrettons de ne pas manger avec eux pour échanger d’autant que Modom parle anglais et il semble timide mais ouvert. Nous apprendrons plus tard qu’il est de religion chrétienne, qu’il a 2 enfants et qu’il travaille comme cuisinier à dans la vallée de Katmandou.

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